Jérémie de Pourtalès, huguenot et commerçant français, s’installe en Suisse après la révocation de l’Édit de Nantes. Il forme son fils, Jacques-Louis, né à Genève en 1722, au négoce international et au commerce de toiles peintes.
Jacques-Louis s’associe en 1753 avec Claude-Abram DuPasquier, fondateur deux ans auparavant de la Fabrique-Neuve de Cortaillod. La nouvelle société baptisée Pourtalès & Cie connaît un fort développement et s’étend rapidement au niveau international, tant en Europe que dans les colonies. Il est impliqué dans le commerce transatlantique et la traite des Noirs.
Alliant le négoce à la banque avec talent, Jacques-Louis constitue une fortune colossale, dont il fait en partie profiter la ville de Neuchâtel.
Jacques-Louis de Pourtalès est représenté aux côtés de sa femme Rose-Augustine, née DeLuze, et en compagnie de trois de leurs fils : James-Alexandre à gauche, Louis, l’aîné, au centre et Frédéric à droite.
La famille prend place dans une pièce de leur maison, au 8 faubourg de l’Hôpital. La maison, qui a été transformée en 1771, abrite un salon de style Louis XVI. En arrière plan, une fenêtre s’ouvre sur un paysage évoquant peut-être la ville de Neuchâtel. La pièce est aménagée et décorée dans le style néoclassique qui s’inscrit dans l’esprit des Lumières, prônant la raison et l’ordre.
La prestance et le pouvoir des Pourtalès sont ici appuyés par la représentation d’une famille unie dont chacun des membres connaitra un brillant avenir.
James-Alexandre (1776-1855) mène une carrière politique internationale. En 1814, il reçoit le titre de comte et est nommé chambellan par le roi de Prusse Frédéric-Guillaume III. Il est membre des Audiences générales entre 1816 et 1829. Il s’établit à Paris en 1815 et réunit dans son hôtel particulier l’une des plus importantes collections d’antiques et de tableaux du 19e siècle (notamment Bronzino, Rembrandt et Ingres). Il fait don de plusieurs pièces de sa collection à différentes institutions culturelles neuchâteloises.
Louis (1773-1848) n’apprécie pas le monde du commerce. Il se tourne vers une carrière politique et militaire. Ses missions diplomatiques lui font rencontrer Napoléon, le maréchal Berthier et le roi de Prusse qui l’anoblit en 1814. Cette même année, il accueille et accompagne Frédéric-Guillaume III dans tous ses déplacements à Neuchâtel. Conseiller d’Etat, il signe aussi le Pacte fédéral pour le canton en 1815.
Frédéric (1779-1861) suit les traces de son frère dans le monde de l’armée : d’abord aide de camp du maréchal Berthier (1807), il gravit les échelons jusqu’à devenir Lieutenant-colonel, puis Colonel fédéral (1831). Il est nommé conseiller d’Etat honoraire la même année.
Sa Majesté en Suisse, Neuchâtel et ses princes prussiens, Neuchâtel : Editions Alphil, 2013.
Volorio Perriard Myriam, « Pourtalès, Jacques-Louis de », in : Dictionnaire historique de la Suisse (DHS).
Langer Laurent, « Pourtalès, James Alexandre de », in : Dictionnaire historique de la Suisse (DHS).
Volorio Perriard, Myriam, « Pourtalès, Louis de », in : Dictionnaire historique de la Suisse (DHS).
Volorio Perriard, Myriam, « Pourtalès, Frédéric de », in : Dictionnaire historique de la Suisse (DHS).
Jequier, François, « Jacques-Louis de Pourtalès, négociant-banquier (1722-1814) », in : Biographies neuchâteloises, Hauterive : G. Attinger, t. 1 : De saint Guillaume à la fin des Lumières, 1996, pp. 212-230.
Jequier, François, « Louis de Pourtalès, conseiller d’Etat, diplomate (1773-1848) », », in : Biographies neuchâteloises, Hauterive : G. Attinger, t. 2 : Des Lumières à la Révolution, 1998, pp. 263-267.