Né vers 1770 à Fontaines, Samuel Roy travaille pendant un certain temps chez J. Robert et fils et plus tard avec les Maillardet. Il ouvre par la suite son propre atelier, en s’associant avec ses trois enfants. Établi à La Chaux-de-Fonds, sa pendule perpétuelle lui vaudra une reconnaissance du roi de Prusse. Comme ses contemporains, Samuel Roy s’intéresse au perfectionnement de l’horlogerie et de la mécanique, ainsi qu’au défi de la réduction des mécanismes à leur dernière simplicité. Connu pour sa collaboration avec Abraham Louis Breguet dans la conception de sa célèbre pendule à trois roues, il réalise vers 1780 une pendule à une seule roue.
Dans son cabinet plaqué de noyer vitré sur trois faces, cette pendule ne comporte qu’une seule roue pour le mouvement et une pour la sonnerie. Réalisée sans pignon, elle indique l’heure, la minute et la seconde. Sa réserve de marche est de huit jours, grâce à un remontoir à corde sans fin du type Huygens à poids et contrepoids mouflés. Sur le cadran, signé « Samuel Roi et fils Invente et fecit », une seule aiguille indique à la fois l’heure et la minute en suivant une ligne spirale. La roue du mouvement fait à la fois fonction de roue motrice et de roue d’échappement. La sonnerie répète les heures à chaque quart, également par l’action d’une seule roue. Celle-ci agît comme chaperon heures et quarts, roue des chevilles pour lever les marteaux, roue motrice de sonnerie munie d’un poids et enfin « vite et lent », grâce à un pendule additionnel qui règle la vitesse de la sonnerie. Une seule aiguille indique à la fois l’heure et la minute ; elle suivant une ligne spirale, elle s’allonge automatiquement
Entre 1720 et 1790, la pendulerie neuchâteloise est à l’apogée de son prestige, en s’affirmant en Suisse comme à l’étranger. Dans ce contexte, l’atelier de Samuel Roy et Fils s’impose solidement par l’ingéniosité des ses inventions. La réalisation du moyen volume se développe surtout dans des petites localités, à partir du Val-de-Ruz et du Val-de-Travers. La Chaux-de-Fonds, entre le début du 18e siècle et 1810, s’affirme comme centre principal de la production. Des petits ateliers se consacrent à une industrie désormais distincte de celle de la montre, en mettant en avant innovation et habileté technique.
Cardinal, Catherine, Piguet, Jean-Michel, Catalogue d’œuvres choisies, La Chaux-de-Fonds : Institut l’homme et le temps, 1999, pp. 30-31.
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