Dès le 18e siècle, les communautés rurales font tailler des bassins dans la pierre calcaire (auparavant, on employait le bois) car la récupération de l’eau de pluie dans la citerne ou par un puits ne suffit plus. On procède à des recherches d’eau de source qui alimente les fontaines pour les besoins des hommes (eau claire, lessives) et des animaux (abreuvoir). L’usage collectif appelle l’instauration de règles. Au 19e siècle, les bassins seront taillés dans des blocs de granit, puis au début du 20e siècle, l’alimentation se fera par le réseau.
Sur la place pavée, la chèvre à un goulot alimente deux bassins grâce à une source qui sourd à 400 m. La pile se compose d’un fût, d’un entablement se terminant en pointe de diamant.
La communauté tient à rappeler l’événement de la pose d’un bassin en faisant tailler une date d’installation et la mémoire des gouverneurs en place. Le premier bassin de 1767 comprend les initiales JLLB [Jean-Louis Labran] et JFQ [Jean-Frédéric Quinche]. Sur le second sont inscrites les lettres DLT [David-Louis Tripet] et IPE [Isaac-Pierre Evard]. Ici on associe le secrétaire communal IHM [Jean-Henry Mauley], en charge depuis plusieurs lustres.
Dans un paysage karstique comme le Jura, la recherche de l’eau est une vraie obsession, elle conditionne la vie des hommes. Jusqu’en 1960, les fontaines offraient des points d’eau au bétail rentrant des champs. Lors de sécheresses, les hommes allaient s’approvisionner à la fontaine.En 1976 encore, le réseau communal étant tari, la fontaine du Petit-Chézard a joué son rôle d’appoint pour le quartier.
Evard, Maurice, Fontaines neuchâteloises, Hauterive: Gilles Attinger, 1985.
Evard, Maurice, « L’épopée de l’eau aux fontaines », Bulletin de la Société neuchâteloise de géographie, 2004, no 48, p. 15-27.