En 1884, les autorités du Locle lancent un appel d’offre pour le remplacement de leur usine à gaz. Les questions et les hésitations sont nombreuses. En 1887, le Conseil général décide de la construction d’une centrale électrique utilisant l’énergie hydraulique du Bied, au lieu-dit la Rançonnière. Un nouveau concours est lancé. Le projet de la maison genevoise Cuénod, Sautter & Cie est finalement choisi à l’unanimité. L’entreprise se charge de la partie électrique de l’usine, la partie hydraulique étant confiée aux ateliers Probst, Chappuis et Wolf de Nidau. Le projet prévoit l’installation d’une machine à vapeur de secours de 100 CV, de deux turbines de 220 CV et de trois dynamos électriques.
Construite par l’entreprise genevoise Cuénod, Sautter & Cie vers 1890, cette dynamo repose sur une solide structure de fonte. Elle développe une puissance de 30 kilowatts, avec une vitesse de rotation de 450 tours/minute. Couplée à une autre dynamo de même modèle, elle était actionnée par une turbine de 80 CV.
Cette dynamo faisait partie du « petit groupe » composé d’une turbine de 80 CV actionnant deux dynamos, installé en 1891 à l’usine de la Rançonnière. Le grand groupe installé lors de la construction (composé d’une turbine de 220 CV et de deux dynamos système Thury, type HD de 80 kilowatts chacune) ne donnait pas un rendement satisfaisant en basse charge. L’ajout d’un petit groupe a pallié ce manque et a permis de donner la force motrice pendant la journée et de faire le service d’éclairage pendant la nuit. La dynamo est retirée de l’usine lorsque celle-ci est transformée pour le courant alternatif triphasé, en 1925. Elle est alors donnée à l’Ecole d’électrotechnique du Locle, puis déposée en 1998 aux Moulins souterrains du Col-des-Roches.
Calame, Caroline, Les lumières de la ville, histoire de l’éclairage au Locle, Le Locle : Ed. G d’Encre, 2009.