Le 12 juin 1926 (et non pas le 17 comme l’annonce erronément le carton de titre du film), une brève tornade traverse le haut du canton. Suivant la crête du Pouillerel, le cyclone ravage tout, avant de poursuivre sa route vers les Franches-Montagnes, causant de très nombreux dégâts. En moins de 10 minutes, plus d’une trentaine de fermes sont détruites. La catastrophe provoque de nombreux blessés et même un décès. Plus de 100 personnes se retrouvent sans abri.
La séquence présentée ici est probablement l’œuvre d’un amateur, Paul Graef, industriel horloger filmant ses loisirs dans le format professionnel de 35 mm. Filmant peu de temps après la tragédie, le réalisateur constate l’amplitude des dégâts. Les toits des fermes sont arrachés, des maisons écroulées. Plusieurs vaches, mortes au court de la tempête, sont alignées sur le sol. Les arbres, décapités par la force des rafales, gisent pêle-mêle, couchés sur le sol.
Cet évènement inhabituel et spectaculaire suscite une grande curiosité et les badauds sont nombreux à venir constater sur place les dégâts. De ce fait, la catastrophe est amplement documentée à l’époque. De nombreuses photographies ont été prises, dont plusieurs ont été éditées en cartes postales. Le Ciné-journal suisse couvre l’événement en envoyant un opérateur sur les lieux. Moins d’une semaine après l’évènement, les cinémas Scala et Moderne de La Chaux-de-Fonds mettent à l’affiche un compte-rendu cinématographique. Le cinéma Palace de Neuchâtel organise, quelques jours plus tard, des séances au profit des sinistrés.
Joseph, Aude, Neuchâtel, un canton en image : filmographie, Hauterive : Ed. Gilles Attinger, 2008, pp. 27-28.
Neuchâtel, un canton en images 1910-1950, DVD édité par la Cinémathèque suisse en collaboration avec le Département audiovisuel de la Bibliothèque de La Chaux-de-Fonds, 2009.
Rodeschini, Christine, Neeser, Caroline, « Image d’un film : le cyclone du 12 juin 1926 », l’Impartial, 10 juin 2002, p. 16.
