Le Locle est implanté dans une cuvette creusée dans une haute vallée jurassienne entre la chaîne du Sommartel et celle de Pouillerel, dans un axe s’étirant du nord-est au sud-ouest. Le Locle subit une forte poussée démographique au tournant du XVIIIe et du XIXe siècle, sa population passant de 3211 habitants en 1750 à 8514 habitants en 1850. L’urbanisme du Locle est linéaire et très allongé, le village se développant dans l’axe de la vallée, le long des trois routes principales qui convergent à l’ouest de l’église.
La vue est prise du nord-est, du sommet du Crêt qui domine la vallée, sur la route qui mène de La Chaux-de-Fonds au Locle. Les maisons sont éparpillées au fonds du vallon entre les sommets boisés. On aperçoit d’abord le quartier du Verger. Derrière lui les maisons s’étirent jusqu’au Moutier. Le temple paroissial se distingue par son clocher massif. L’artiste a agrémenté le premier plan d’un chasseur et de son chien. La scène est encadrée par un hêtre et un groupe de sapins.
Cette vue est intéressante à plus d’un titre. Elle montre parfaitement l’environnement naturel dans lequel s’insère Le Locle qui ne compte alors que 4000 habitants environ. Elle présente aussi l’aspect de la ville avant l’incendie de 1833 – dans lequel disparaissent quarante-cinq habitations situées au cœur de la localité – et avant la forte croissance démographique due au développement de l’horlogerie. L’artiste a peint une autre vue qui fait écho à celle-ci et qui représente Le Locle vu du sud.
Courvoisier, Jean, Les monuments d’art et d’histoire du canton de Neuchâtel, Bâle : Ed. Birkhäuser, 1963, pp. 274-276.
Boy-de-la-Tour, Maurice, « Deux vues du Locle », Musée neuchâtelois, 1929, pp. 177-178.
Favre, Louis, «Vue du Locle par H. Courvoisier-Voisin», Musée neuchâtelois, 1871, p. 101.