Situé à la rue de l’Hôpital no 20, l’hôtel du Faucon est l’un des plus anciens hôtels de Neuchâtel, cité dès 1458. D’abord connu sous le nom du « More », puis de « L’Aigle-Noire », il porte depuis 1767 l’enseigne du « Faucon ». Le bâtiment a subi d’importantes modifications entre 1824 et 1829, moment où l’élargissement de la chaussée provoque la disparition des arcades sur toute la longueur de la rue et la reconstruction des façades.
Une diligence s’est arrêtée devant la porte de l’hôtel dont la façade principale et les trois étages surmontés d’une corniche et d’un fronton sont bien visibles. Quelques passants déambulent dans la rue de l’Hôpital. En arrière-plan, à gauche, se profile la fontaine de la Justice et le début de la Grand-Rue. Au fond, la silhouette du château et la tour de la Collégiale. De part et d’autre de l’entrée de l’hôtel, deux enseignes permettent d’identifier des commerces : un café littéraire à droite et le magasin d’art Baumann à gauche.
L’artiste a représenté la rue de l’Hôpital juste après son élargissement. L’hôtel du Faucon arbore sa nouvelle façade au sommet de laquelle figure la date de sa reconstruction. Si le Faucon n’est d’abord qu’un modeste établissement, il devient dès le 17e siècle l’une des principales auberges de la ville. Il profite au 19e siècle de l’essor du tourisme. Son emplacement central et son confort relatif y ont attiré des visiteurs prestigieux : Alexandre Dumas en 1832 ou Honoré de Balzac en 1833 s’y sont arrêtés lors de leur séjour à Neuchâtel.
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