Après son séjour dans le Pays de Neuchâtel entre juillet 1762 et septembre 1765, puis son bref passage sur l’île Saint-Pierre, Rousseau voyage jusqu’à Londres en compagnie du philosophe David Hume (1711-1776). Il reprend alors à Wooton la rédaction de sa biographie intitulée Les Confessions, dont il avait déjà commencé l’introduction en décembre 1764. Il en envoie en avril 1767 une copie à son ami neuchâtelois Alexandre DuPeyrou, chargé de la gestion d’une partie de ses manuscrits. Le manuscrit des Confessions, sous pli cacheté, n’est ouvert par DuPeyrou qu’après la mort de Rousseau, selon les instructions de ce dernier.
Le manuscrit donné à DuPeyrou par Rousseau comporte les livres I à III ainsi que le début du livre IV. Il se présente sous la forme d’un cahier protégé par une reliure cartonnée qui comprend 182 pages numérotées par Jean-Jacques Rousseau et, à la suite, 48 feuillets blancs non utilisés. Dans ce manuscrit, l’introduction est beaucoup plus développée que dans le texte définitif et compte 12 pages.
Il existe trois manuscrits des Confessions. Celui de Neuchâtel a été publié pour la première fois en 1908 par Théophile Dufour. Si ce manuscrit n’est pas complet, il est néanmoins le signe des relations privilégiées (quoique inconstantes) qu’entretenait Rousseau avec son ami Alexandre DuPeyrou, et par là même, de la vitalité intellectuelle de Neuchâtel au 18e siècle. Outre les Confessions, DuPeyrou a recueilli de nombreux documents de Rousseau : plusieurs milliers de lettres, des notes et des brouillons, ainsi que les manuscrits du Dictionnaire de musique, de l’Essai sur l’origine des langues et des Rêveries du promeneur solitaire. DuPeyrou meurt en 1791 sans enfants. Tous les papiers de Rousseau en sa possession sont alors légués à la jeune bibliothèque de Neuchâtel, ouverte en 1794.
Rousseau, Jean-Jacques, Les Confessions, reproduction du manuscrit de Neuchâtel, postface de Pierre-Paul Clément, Lausanne: Bibliothèque romande, 1973.
Saussure, Hermine de, Rousseau et les manuscrits des Confessions, Paris, de Boccard, 1958.
Guyot, Charles, Un ami et défenseur de Rousseau, Pierre-Alexandre DuPeyrou, Neuchâtel : Ides et Calendes, 1958.
Bibliothèque publique et universitaire, Fonds Rousseau.