Le pare-feu sert à moduler la chaleur parfois excessive diffusée par la cheminée. Lorsque le feu est éteint, il réduit les courants d’air descendant du conduit de la cheminée. Le pare-feu détient également une fonction décorative. Il comporte des roulettes, qui le rendent mobile.
Le style Empire repose sur un vocabulaire ornemental qui cite systématiquement l’Antiquité. La pièce de mobilier se compose d’un châssis de bois peint avec des moulures dorées, et tendu de soie de damas rouge caractéristique de ce style. Un spécimen similaire est conservé au Salon de l’Abdication du Château de Fontainebleau. Les moulures dorées qui ornent les parties latérales imitent des colonnes grecques ; elles confèrent à cette pièce un aspect presque architectural.
L’objet représenté ici appartient à un ensemble possédé par le cardinal Joseph Fesch (1763-1839), archevêque de Lyon et Grand Aumônier de l’Empire. Oncle de l’empereur Napoléon Bonaparte, il fut l’un des plus grands collectionneurs de son temps. Il avait même décidé, dès 1806, de créer à Ajaccio, ville natale des Bonaparte, un institut d’études artistiques. Ce pare-feu, comme l’ensemble auquel il appartient, ornait un salon d’apparat.
La fabrication de ce mobilier, de style Empire, est certainement parisienne. Son style rappelle en effet les mobiliers dessinés par les Jacob, grands ébénistes parisiens de l’époque.
L’ensemble de ce mobilier passe aux mains de la famille de Rougemont, qui acquiert l’Hôtel DuPeyrou après le départ du maréchal Berthier en 1815.
Barrielle, Jean-François, Le style Empire, Paris : Flammarion, 1994.
Bizot, Chantal, Mobilier Directoire Empire, Paris : Massin, 1982.
Colombani, Hélène, Le cardinal Fesch, Paris : Éd. Albatros, 1979.
Costamagna, Philippe, Le cardinal Fesch et l’art de son temps, Paris : Galliamard, 2007.
Juillerat Anne-Laure, Piguet Claire, Jelmini Jean-Pierre, DuPeryrou, un homme et son hôtel, Fleurier et Pontarlier : éditions du Belvédère, 2011.
Dossier d’œuvre conservé au département des arts appliqués du Musée d’art et d’histoire de Neuchâtel.