Au milieu du XIXe siècle, l’abattage s’industrialise et un premier complexe communal est construit en 1841 à la combe des Moulins. Mais la croissance démographique et industrielle de la ville rend ces abattoirs obsolètes : ils sont insuffisants tant du point de vue hygiénique que vétérinaire. Après que le conseil communal ait accordé un crédit de plus d’un million, un architecte de Mannheim (D), spécialisé dans ce type d’installations, est appelé pour établir le projet. Les travaux ont lieu de 1905 à 1906, sous la direction de Robert Belli, architecte à la Direction des Travaux de la Ville.
Les ouvriers s’occupant du gros bétail se sont réunis et posent pour la photographie. Ils bénéficient pour leur travail d’un équipement faisant appel aux technologies les plus récentes de l’époque, prenant en compte les exigences d’hygiène et d’organisation rationnelle. Ainsi, la viande est-elle convoyée par un système de rails aériens facilitant son transport. Amené par un grand hall de circulation, le bétail est réparti dans les trois salles d’abattage pour le gros bétail, le petit bétail et les porcs.
Le site des abattoirs, par ses dimensions et par son unité stylistique, forme un ensemble remarquable. Il utilisant les méthodes de construction les plus modernes, les arcs de la voûte de la halle de circulation étant par exemple en béton armé. Prévus à l’origine pour un bassin de population de plus de 50’000 habitants, ces abattoirs surdimensionnés n’ont jamais été utilisés à leur plein rendement. Au cours du temps, certains locaux ont servi à d’autres usages ou ont été désaffectés. Les nouvelles exigences sanitaires et la création d’un nouvel abattoir cantonal ont condamné les anciennes installations qui ferment sur décision du Conseil d’Etat le 31 décembre 2000.
Rapport du conseil communal de la Ville de la Chaux-de-Fonds à l’appui de la rénovation des abattoirs et de l’implantation d’un casino au conseil général de la Ville de la Chaux-de-Fonds, 11 juin 2001
La Chaux-de-Fonds / Le Locle, Urbanisme horloger, Proposition d’inscription sur la Liste du patrimoine mondial, 2009, p. 241.