A la fin du 19e siècle, l’alimentation en eau de La Chaux-de-Fonds est assurée par les sources des Gorges de l’Areuse, grâce à un projet de l’ingénieur Guillaume Ritter. La centrale hydroélectrique des Moyats, située à une altitude de 627 mètres, en amont de Champ du Moulin, sur la commune de Brot-Dessous, collecte et traite l’eau potable destinée à la capitale horlogère. Des turbines produisent l’énergie nécessaire pour faire fonctionner les pompes qui permettent l’acheminement de l’eau à travers le tunnel de Jogne (1127 mètres) jusqu’aux réservoirs de la ville de La Chaux-de-Fonds.
Les turbines électriques, fournies par la maison Escher, Wyss et Cie, sont placées dans une salle étroite, mais longue de 43 mètres. Leur axe est horizontal et leur diamètre de près de 5 mètres. Fournissant plus de 140 chevaux, elles actionnent directement les pompes à double piston disposées parallèlement aux turbines. Les ouvriers posent pour le photographe à côté de leurs machines. La lumière des grandes fenêtres ouvertes sur le mur de droite éclaire la scène.
Les turbines sont alimentées par l’eau captée en aval de Noiraigue qui descend vers l’usine dans une conduite forcée, sur un dénivelé de 50 mètres. La construction du bâtiment en 1886-1887 n’a pas été sans poser quelques problèmes. Malgré la forme tout en longueur de l’édifice, il a fallu gagner du terrain sur le lit de la rivière. Etant donné l’absence de pierre à bâtir à proximité immédiate du chantier, les ingénieurs ont recouru au béton pour la plus grande partie de la construction. Aujourd’hui encore, la centrale hydroélectrique des Moyats assure 94% de l’alimentation en eau potable de La Chaux-de-Fonds.
Point(s) d’eau, La Chaux-de-Fonds : Direction des affaires culturelles, 2003, pp. 84-85.
Rapport du conseil communal au conseil général de la ville de la chaux-de-fonds (…) pour le remplacement de la porte-étanche et des conduites dans la galerie des Moyats (Dalle Nacrée) du 8 novembre 2007.