L’électrification des transports urbains fait partie des dates majeures de l’histoire urbaine. Dans la plupart des villes suisses, le pas est franchi durant les dernières années du XIXe siècle. A Neuchâtel et La Chaux-de-Fonds, c’est le cas en 1897, avant d’autres, pourtant plus grandes, comme Berne ou Lucerne. À l’époque, ce choix, qui relègue d’autres formes de traction, en particulier la polluante et bruyante vapeur, est présenté comme une ouverture à la modernité.
Cette photographie anonyme de 1910, prise depuis la Croix-du-Marché à Neuchâtel, montre le carrefour entre la rue du Seyon et la rue de l’Hôpital. Elle rend compte des travaux effectués pour le compte de la Compagnie des Tramways de Neuchâtel (TN) qui consistent en la pose de rails à la rue de l’Hôpital. Les ouvriers ont cessé un instant de travailler pour prendre la pose, alors que quelques badauds observent la scène.
A la fin du XIXe siècle, les promoteurs des transports publics ne raisonnent pas encore en termes de réseaux mais se contentent de construire des lignes, lesquelles donneront ensuite l’impression de s’agencer selon une certaine logique. Localement, il en naît la solution originale de la « boucle » du tour de ville permettant aux tramways de desservir le centre-ville de Neuchâtel en suivant les rues de l’Hôpital, du Seyon, des Épancheurs, de Saint-Honoré et de I’Hôtel-de-Ville toujours dans le même sens.
Huguenin, Régis, L’émergence des transports publics en ville de Neuchâtel, urbanisation et mobilité 1890-1922, Neuchâtel, Alphil, 2007.
Jacobi, Sébastien (éd.), Neuchâtel en tram, Neuchâtel, 1989.
Association neuchâteloise des amis du tramway.