Dans la Principauté de Neuchâtel, avant le 19e siècle, la lutte contre le feu est essentiellement l’affaire de privés qui se constituent en associations d’habitants. Les moyens de lutte sont par ailleurs très sommaires : des pompes manuelles, des seringues, des seaux en cuir bouilli et des échelles en bois. Les incendies sont fréquents encore durant tout le 18e siècle dans toute la région et le feu dévaste une partie des habitations à l’intérieur du bourg du Landeron en 1751 puis en 1761, et plus particulièrement la rangée est des maisons.
Cette pompe à incendie à bras, en bois et de couleur verte est montée sur un chariot à quatre roues. Le réservoir à eau contient le mécanisme de pompage qui est actionné au moyen du balancier. Celui-ci met les pistons en fonction qui à leur tour poussent l’eau dans une cloche de pression, elle-même reliée à la lance d’extinction du feu. La boucle d’accroche à l’avant relie la pompe au timon, ce qui permet de la mouvoir à la force de l’homme. A l’arrière du réservoir se trouve un coffre dans lequel on entreposait les accessoires tels des buses adaptables à la lance.
Avant qu’une assurance contre l’incendie ne voit le jour dans la Principauté en 1810, des collectes autorisées par le Conseil d’Etat permettaient en partie de soulager les immenses pertes causées par le feu.
Les moyens de lutte contre le feu étant limités, notamment à cause du manque de réservoirs susceptibles de contenir suffisamment d’eau, la prévention était la principale stratégie que l’on pouvait suivre. Le Landeron et Le Locle furent d’ailleurs les premières localités à faire circuler les « Règlement pour prévenir les incendies, et y pourvoir s’il en arrive » où sont détaillées interdictions, contraintes et procédure en cas de feu.
Alors qu’au 19e siècle la construction se fait plus espacée et que les maisons se bâtissent en pierre et avec des toitures en tuiles, les incendies ne disparaissent pas pour autant. Les habitants doivent s’équiper et les localités se doter de machines pour combattre les flammes. Immatriculée de la sorte, cette pompe s’inscrit dès lors dans l’équipement du Landeron pour la lutte contre le feu.
Courvoisier, Jean, « La lutte contre les incendies du 17e au 19e siècle », Musée neuchâtelois, 1957, pp. 3-11.
Hasler, Ernest, Quand nos villages brûlaient (1700-1900), Hauterive : Attinger, 1990.
« Feu et flammes sur nos villages », in Nouvelle Revue neuchâteloise, à paraître.
Dossier thématique sur la lutte contre le feu dans le canton de Fribourg.