Le bâtiment actuel du Musée international d’horlogerie a été inauguré en 1974 sur le flanc d’une colline. L’essentiel des espaces du musée est enterré, permettant l’intégration harmonieuse de près de 3770 m2 de surface en préservant le parc public existant. Les parties émergeantes du musée entourent une sorte de place surnommée « le parvis ». Cet espace a été conçu dès l’origine par les architectes comme un lieu vivant, un point de rencontre pour les habitants de la cité et les visiteurs du parc. Afin d’affirmer cette fonction, il est prévu d’y ériger une œuvre d’art monumentale. Le projet est réalisé en 1980 avec la construction d’un grand carillon.
De dimensions monumentales, le carillon repose sur une structure porteuse composée de tubes d’acier inoxydable. Le caisson central abrite l’horloge-mère chargée du pilotage et remise périodiquement à l’heure par les signaux horaires de la station de Prangins. Elle commande l’horloge numérique à quartz à affichage digital. A intervalles réguliers, une animation complexe s’enclenche, actionnant la sonnerie des cloches tubulaires, les mouvements de douze lamelles mobiles, la diffusion d’une ambiance sonore et le jeu de quatorze projecteurs colorés.
Selon son concepteur, cette œuvre évoque « l’infini de l’espace où le temps prend sa source » et rappelle « les saisons de la vie » (cité dans Clavel 1983). Sa monumentalité symbolise la durée, tout en évoquant par son mouvement la fuite du temps. S’inscrivant dans la longue histoire des carillons, celui du Musée international d’horlogerie renouvelle la tradition en faisant appel aux formes et aux techniques de la fin du XXe siècle, transposant le langage allégorique habituel dans une expression plastique abstraite.
Clavel, Jacques, Le Carillon du Musée international d’horlogerie La Chaux-de-Fonds Suisse, La Chaux-de-Fonds : Musée international d’horlogerie, 1983.
Cardinal, Catherine, Piguet, Jean-Michel, Catalogue d’œuvres choisies, La Chaux-de-Fonds : Institut l’homme et le temps, 1999, pp. 350-351.