Né à Neuchâtel le 4 septembre 1744, Jean-Frédéric Perregaux mène une brillante carrière dans la finance et devient l’un des banquiers les plus influents de France. A sa mort, en 1808, il est inhumé au Panthéon.
Suivant l’exemple d’autres banquiers suisses, il s’installe à Paris en 1765 après avoir appris le métier de la finance à Mulhouse, Amsterdam et Londres. Bénéficiant de la protection du Genevois Jacques Necker, lui aussi émigré à Paris, il fonde une maison de banque et s’introduit dans les salons parisiens. En quelques années, ses affaires prospèrent. Aussi habile que prudent, Perregaux traverse sans dommage les bouleversements politiques qui suivent la Révolution de 1789. Il parvient à conserver ses relations d’affaires avec l’Europe, traite avec le Comité du Salut Public et est nommé sénateur par Bonaparte. Ce dernier lui confie la mission de créer la Banque de France dont il devient l’un des premiers régents, le 13 février 1800. C’est probablement à cette époque, dans les premières années du 19e siècle, que Jean-Frédéric Perregaux fait réaliser son portrait.
Jean-Frédéric Perregaux est représenté en buste, de trois quarts à droite. Nu-tête, ses cheveux poudrés, frisés sur les tempes et noués en catogan, se détachent sur un fonds sombre et uni. Il porte un habit de drap bleu à double rangées de boutons de laiton. On aperçoit son gilet rouge et une cravate blanche lui ceint le cou.
Des recherches récentes semblent démontrer qu’il existe deux versions de ce tableau. La première, restée dans la famille Perregaux, a été mentionnée dans plusieurs publications neuchâteloises de la fin du 19e siècle et du début du 20e siècle. La seconde est apparue en 2012 lors d’une vente aux enchères parisiennes, proposée à tort à la vente comme un portrait du père du maréchal Ney. C’est un concours de circonstances, lié à un voyage de l’acquéreur à Neuchâtel, qui permet de l’identifier à nouveau comme Jean-Frédéric Perregaux.
Bien que non signée, la première version de ce portrait a été attribuée par la tradition neuchâteloise à François Gérard, dit le baron Gérard, portraitiste célèbre de l’époque napoléonienne, sans que d’autres éléments ne corroborent aujourd’hui cette hypothèse. Les experts consultés au sujet de la seconde version s’accordent actuellement à reconnaître l’œuvre de l’école française du 18e siècle, probablement de l’école de Jacques-Louis David.
Importants souvenirs du maréchal Ney, des ducs d’Elchingen et des princes de la Moskowa, catalogue de vente, Binoche et Giquello, 2012, p. 7.
Boy De La Tour, Maurice, Pury, Paul de, Godet, Philippe, Portraits neuchâtelois, Bâle : Ed. Frobenius, 1920.
Bachelin, Auguste, Iconographie neuchâteloise, [Neuchâtel] : Société d’histoire du canton de Neuchâtel, 1878.
Pury, Paul de, « Jean-Frédéric Perregaux », Musée neuchâtelois, 1919, pp. 6-12.