Dès le 16e siècle, le quartier de Prébarreau voit s’implanter des industries qui profitent de la force motrice de la rivière du Seyon pour actionner roues et fouloirs. Frédéric Wittnauer y rachète en 1752 une teinturerie. En 1762, il reconstruit la maison se trouvant à l’emplacement actuel des numéros 21 et 23 de la rue du Prébarreau.
L’artiste s’est placé sur la rue du Prébarreau, à la hauteur du numéro 23. Sur la gauche se trouvent des écuries et des greniers. On aperçoit au second plan un petit jardin dont l’entrée est ornée d’un arceau de roses. A droite, un personnage en redingote discute avec une femme penchée à sa fenêtre. L’historien Jean Courvoisier émet l’hypothèse qu’il s’agit de Jean-Louis Wittnauer (1795-1867) et de sa femme Marie-Sophie Touchon (1797-1871).Daniel-Frédéric-William Moritz était en effet le neveu des Wittnauer.
En arrière-plan, la maison à tourelle trônant au sommet du Petit-Pontarlier (no 5) permet de situer la scène dans la topographie actuelle.
Les travaux de la déviation du Seyon sous la colline de Saint-Nicolas entre 1839 et 1844 changent profondément la structure du quartier de Prébarreau. L’ancien lit de la rivière est transformé en axe de circulation qui remodèle aussi bien le centre ville que les quartiers de l’Ecluse et du Prébarreau. Ces deux quartiers abandonnent progressivement leur caractère industriel pour céder la place aux immeubles locatifs populaires. En 1865, l’ouverture de la nouvelle route de France permet de relier rapidement ces quartiers au sommet de la colline de Saint-Nicolas.
Le percement du tunnel de Prébarreau entre 1981 et 1983, afin de relier l’échangeur de Champ-Coco avec la N5 à Serrières, achève de transformer cette partie de la ville.
Courvoisier, Jean, Neuchâtel : aquarelles du XIXe siècle, Neuchâtel : Ed. Ides et Calendes; 1976, pp. 96-97.
Allanfranchini, Patrice, Neuchâtel 1642-1942, Trois siècles d’iconographie, Chézard-Saint-Martin : Editions de la Chatière, 2005.