La braderie chaux-de-fonnière fut créée en 1932, en période de crise économique. Il s’agissait alors de vendre à bas prix des stocks invendus. La manifestation est due à l’initiative de l’association de développement de La Chaux-de-Fonds (ADC), alors présidée par Julien Dubois (1885-1958), un instituteur actif au sein du Parti socialiste. Fondée en 1930, l’ADC organisa diverses manifestations, telle que l’Exposition d’horlogerie ancienne et moderne en 1932 et 1934. Charles Augsburger, directeur des cinémas de la ville, fit partie du comité avec notamment Albert Monard, président de la Société des sciences naturelles des Montagnes.
Reprenant en 1946 après une interruption due à la guerre, la plus grande fête chaux-de-fonnière devint bisanuelle. L’Exposition d’horlogerie ne fut, elle, pas reconduite après sa seconde édition.
«La Chaux-de-Fonds. L’exposition d’horlogerie ancienne et moderne attire d’innombrables visiteurs» propose une visite de la manifestation organisée au Palais des expositions. Les images sont commentées par dix intertitres. On voit, entre autres, des horloges du 16e-17e et 18e siècles, la reconstitution d’un atelier d’horlogerie ancienne, des automates (notamment « Le dessinateur » de Jaquet-Droz et «Le Grand Magicien » de Maillardet), des oiseaux chanteurs et des pièces d’horlogerie modernes.
Fait plutôt rare à l’époque pour une actualité suisse, du son direct accompagne l’image des automates en action, d’où probablement la durée relativement longue pour un sujet de ciné-journal.
Opérateur de Cinégram SA, société genevoise qui éditait alors le premier Ciné-Journal (1923-1936), Georges Duvanel se rendit à l’exposition horlogère afin d’y réaliser le premier des huit sujets qui composent le Ciné-journal suisse n° 37, édité le 8 septembre 1932 sous le titre «La Chaux-de-Fonds. L’exposition d’horlogerie (…)». Dans «L’Impartial» du 1er septembre 1932, on apprend que le célèbre «reporter photographique» [sic] Charles-Georges Duvanel a été vu à l’Exposition d’horlogerie qui était présentée du 27 août au 25 septembre au Palais des expositions, avenue Léopold-Robert, bâtiment sis à l’emplacement de l’actuel n° 94. La braderie de La Chaux-de-Fonds fit l’objet de plusieurs filmages, dûs notamment à Cinégram ou à Pathé.
La réalisation d’un reportage relatant la septième Braderie (4 et 5 septembre 1938) est commentée en ces termes par «L’Impartial»: «(…) le fait même que ce dernier [le cortège] ait été filmé par la firme Pathé de Paris, prouve sa réputation toujours grandissante. Ouvrons ici une parenthèse pour remercier M. Augsburger, directeur des cinémas, de s’être chargé des démarches nécessaires. Grâce à lui, l’A.D.C. va posséder un document de première valeur qui contribuera une fois de plus à faire connaître notre ville au dehors. On ne pouvait rêver meilleure propagande. Espérons le voir projeté un jour sur l’un de nos écrans.» (sic pour la ponctuation). Ce souhait se réalisa trois jours plus tard, le 9 septembre, au cinéma Scala.
Quelques unes de ces images firent l’objet d’un bref sujet du Pathé Journal édité déjà le 7 septembre 1938. Une version raccourcie de ce sujet figure dans les Actualités Gaumont du 28 septembre 1932. Une bande nitrate bien plus longue (407.30 m) de ce film, comportant, en seconde partie, des images de la braderie et de son comité fut retrouvée en 2008 dans la cabine de projection d’un cinéma de la Métropole horlogère et déposée au DAV.
Joseph, Aude, Neuchâtel, un canton en images : Filmographie tome 1 (1900 – 1950), Hauterive, Gilles Attinger, 2008.
Bibliothèque de la Ville de la Chaux-de-Fonds, Filmographie neuchâteloise en ligne.