Après la scission entre catholiques romains et catholiques chrétiens, consommée en 1875, les catholiques romains de La Chaux-de-Fonds se voient contraints de trouver un nouveau lieu de culte. La messe est d’abord célébrée provisoirement dans une grange prêtée par un paroissien. Mais en 1877, une nouvelle chapelle, construite pour 50’000 francs, est inaugurée sur un terrain au nord de la ville au lieu-dit Fort Griffon. Ce modeste bâtiment, qui se dégrade rapidement, ne pouvait longtemps suffire à la paroisse dont les fidèles ne cessent de croître. En 1925, l’édifice est détruit pour laisser place à une nouvelle église au même endroit.
A l’intérieur de l’édifice, évoluant sur des échafaudages en bois, les ouvriers s’activent pour la construction des voûtes en berceau brisé. Ils placent des supports en bois démontables en demi-cercle (les cintres) sur les impostes (éléments supportant l’arc). Les pierres taillées en forme de coin (les claveaux) seront ensuite disposées sur les cintres, comme on le voit déjà sur la gauche, afin de permettre l’élévation de la voûte.
Bâtie en pierre de taille, l’église du Sacré-Cœur de La Chaux-de-Fonds utilise les techniques traditionnelles de construction pour ce type d’édifice. De grande dimension, dotée d’un haut clocher bien visible, la nouvelle église manifeste la progressive tolérance religieuse qui s’établit entre catholiques et réformés. L’évêque du diocèse de Lausanne, Mgr Marius Besson, vient consacrer le bâtiment le 17 décembre 1927.
Callet-Molin, Vincent, Des catholiques en terre protestante, Hauterive : Ed. Gilles Attinger, 2005, pp. 43-45.
Cottier, A., Centenaire de la paroisse catholique romaine de La Chaux-de-Fonds, La Chaux-de-Fonds : Librairie catholique, 1935.