Un nouvel hôtel de ville pour Neuchâtel

Le 18e siècle correspond à Neuchâtel à une période de modernisation du tissu urbain. L’abandon du rôle militaire des enceintes et leur destruction progressive permet à la ville de s’étendre vers l’est, le long du Faubourg de l’Hôpital. En 1786, le neuchâtelois David de Pury (1709-1786), un riche commerçant et banquier, lègue une fortune considérable à la Ville de Neuchâtel. Cet argent permet de financer la réalisation de plusieurs bâtiments prestigieux, ainsi que les travaux de détournement du Seyon. La construction d’un nouvel hôpital et la destruction de l’ancien libèrent la place nécessaire à l’édification d’un hôtel de ville qui puisse marquer l’importance politique et économique de Neuchâtel.
Le premier bâtiment sur la gauche est le nouvel hôpital inauguré en 1783 grâce à un don de David de Pury. De facture classique, il est surmonté d’un fronton et couronné par le clocheton de l’horloge. Sur sa droite se distingue une partie de la façade nord de la maison des orphelins ouverte aux pensionnaires en 1732. A droite de l’image enfin se dresse l’hôtel de ville dont l’architecture monumentale néo-classique a été conçue par Pierre-Adrien Pâris (1747-1812), architecte du roi Louis XVI.
Délaissant l’ancien hôtel de ville, vétuste, qui enjambait le Seyon, le Conseil de Ville s’installe dans un nouveau bâtiment. Dans le contexte politique de l’époque, cette construction revêt une importance symbolique forte. En édifiant un hôtel de ville majestueux, en l’éloignant du bourg primitif, la Bourgeoisie de Neuchâtel souligne son désir d’indépendance par rapport au Prince, dont le Château symbolise le pouvoir.
Courvoisier, Jean, Les monuments d’art et d’histoire du canton de Neuchâtel, Bâle : Ed. Birkhäuser, 1963, pp. 163-174.
Allanfranchini, Patrice, Neuchâtel 1642-1942, Trois siècle d’iconographie, Chézard-Saint-Martin : Ed. de la Chatière, 2005, p. 55 (notice 70).