En mai 1940, le déclenchement de la grande offensive allemande contre la Belgique, la Hollande et la France rend le danger plus présent sur la frontière jurassienne. Le 10 juin, alors que l’Italie entre en guerre, l’armée allemande a progressé dans le département du Doubs, prenant position aux Verrières. Des renforts sont aussitôt déplacés par le commandement de l’armée suisse dans les zones de la Béroche et du Val-de-Travers. La France est défaite. Le 22 juin 1940, elle signe à Compiègne une armistice avec l’Allemagne.
Le Col-des-Roches marque la frontière franco-suisse. Après l’invasion de la France en juin 1940, on aperçoit le drapeau allemand du troisième Reich flotter à la sortie du tunnel du Col-des-Roches. Sur la droite, l’imposant monument aux morts rappelle la mémoire « des soldats français et des volontaires du district du Locle (en Suisse) morts pour la France » lors de la précédente guerre.
Malgré la pose de mines sur les principaux ouvrages d’art de la région, et notamment du tunnel du Col-des-Roches, la présence allemande aux abords immédiats des frontières suisses ne manque pas d’inquiéter. Afin de prévenir des violations accidentelles des limites territoriales et d’éviter les incidents éventuels, le régiment neuchâtelois d’infanterie 8 prend contact avec les représentants de la Wehrmacht le 26 juin 1940. Malgré cette proximité forcée et quelques combats aériens, la zone frontière avec la France ne subit que peu de destructions pendant la guerre.
Lovisa, Maurice, « Bref survol de l’histoire de la construction des fortifications dans le canton de Neuchâtel 1936-1946 », Musée neuchâtelois, 2001, pp. 109-135.
Régiment d’infanterie 8, Repos-Rompez !, Histoire et vie d’une troupe neuchâteloise d’élite, Hauterive : Ed. Gilles Attinger, 2004, pp. 107-146.