Proche du Locle, le site de la Combe-Girard est d’abord connu comme l’emplacement d’un moulin construit au début du 16e siècle. La présence d’une source d’eau ferrugineuse donnera à la Combe-Girard sa petite heure de gloire au 19e siècle. En 1822, une « Société de dames » annonce sa volonté de construire un couvert pour valoriser les eaux. L’année suivante, David-Moyse Perregaux acquiert le site, qui comporte alors deux moulins et un battoir. Il ne conserve qu’un moulin, mais développe un établissement de bains. En 1824, une souscription est lancée au Locle, afin de mandater un professeur de chimie de Besançon pour étudier les vrais mérites de la source. Ses analyses révèlent que l’eau a une température constante de 8° Réaumur (10° centigrades) au sortir de terre et des propriétés curatives.
La photographie date de la fin du 19e siècle. Pour l’extérieur, tout au moins, le bâtiment n’a pas changé d’aspect depuis le début de l’histoire des bains ; il comporte toujours la grande cheminée en « tuyé » et une répartition irrégulière des fenêtres. La distribution de l’intérieur n’est en revanche pas connue. Au début du 19e siècle, on recensait quinze chambres à louer, ainsi que neuf pour les bains.
Les bains de la Combe-Girard relèvent bien entendu d’un phénomène de mode, lié aux habitudes touristiques et médicales de l’Europe. On sait que dans les Montagnes neuchâteloises, la vogue des eaux thermales est lancée par La Brévine, dont les eaux, découvertes au 17e siècle, connaissent quelques périodes de célébrité. Au début du 18e siècle, Môtiers et Couvet possèdent également leurs sources thermales. Les Ponts-de-Martel, Les Éplatures, Les Verrières, Villiers, Valangin et bien d’autres villages développeront les leurs. La fin du 19e siècle marque la fin de la mode du thermalisme en pays neuchâtelois, y compris à La Brévine.
Le restaurant des bains reste en activité jusqu’au 24 octobre 1893, date de sa destruction par un incendie. L’année suivante, la Commune du Locle achète le domaine de la Combe-Girard pour ses sources. Curatives ou non, elles seront utilisées lors de la mise en place de la distribution d’eau pour la localité.
Calame, Caroline, Le Locle et ses environs en 1830 : dessins d’un apprenti horloger, Hermann Früauf, Neuchâtel : Nouvelle revue neuchâteloise, 2012, pp. 59-60.
Callet-Molin, Vincent, La Brévine : un espace dans le temps, Hauterive : G. Attinger, 2004, pp.58-66.
Berthoud, Gabrielle, « La Bonne Fontaine de La Brévine », Musée neuchâtelois, 1950, pp. 8-25, 41-63.