Bernard de Gélieu nait en 1828 à Neuchâtel. Fils de pasteur, il étudie d’abord la théologie avant de choisir la carrière militaire en 1847. Après la Révolution neuchâteloise de 1848, il part pour Berlin où il est nommé second lieutenant au bataillon des tirailleurs de la garde. Malgré l’éloignement, il conserve toujours un intérêt pour sa ville natale et joue un rôle important en 1856 lors de la tentative contre-révolutionnaire à Neuchâtel. Il accède au grade de lieutenant-général en 1886 et meurt à Berlin en 1907.
Ce pastel conservé au Musée militaire de Colombier représente Bernard de Gélieu au sommet de sa carrière militaire. La moustache et les cheveux blancs, ainsi que le front dégarni signalent son âge avancé. Il porte l’uniforme à épaulette du « Gardeschützenbataillon » auquel sont accrochées de nombreuses décorations. Il porte en écharpe un cordon blanc à double liseré jaune. Dans le coin supérieur gauche du tableau, on remarque les armes de la famille de Gélieu.
Si Bernard de Gélieu a fait une remarquable carrière dans l’armée prussienne, comme en témoigne ce portrait, il reste surtout connu à Neuchâtel pour son rôle dans l’affaire de 1856. Il est en effet aux côtés du chef militaire des insurgés, le colonel Pourtalès-Steiger, lors de la tentative de renverser la République neuchâteloise pour rétablir le roi de Prusse. En raison de ses liens privilégiés avec la cour de Prusse, Bernard de Gélieu est chargé d’intercéder auprès du roi de Prusse après l’échec des royalistes. Caché, déguisé, il échappe à ses poursuivants et gagne Berlin, mais ne pourra rencontrer le roi en personne.
Roulet, Louis-Edouard, « Bernard de Gélieu et le soulèvement royaliste du 3 septembre 1856 », Musée neuchâtelois, 1972, p. 109-134.
Imer, Florian, Un Neuchâtelois au service de Prusse, le général Bernard de Gélieu, La Neuveville : Ed. de la Tour de Rive, 1970.