Frédy Landry (1901, La Chaux-de-Fonds – 1986, Les Ponts-de-Martel) fut cinéaste amateur et professeur de musique par passion, tout en tenant par ailleurs la quincaillerie du village. Il joua un rôle central dans la vie culturelle des Ponts-de-Martel, en tant que compositeur, directeur du chœur mixte paroissial et du chœur d’hommes « L’Echo de la Montagne ». Pendant soixante-trois ans, il tint l’orgue du temple.
Ces « Souvenirs de mobilisation » s’insèrent dans une chronique filmée bien plus vaste, les « Faits divers », que Frédy Landry réalisa sur une période de près de cinq décennies et dans laquelle il consigna les grands et petits évènements rythmant le quotidien ponlier, où la neige tient un rôle important. En cela, les « Faits divers » représentent un témoignage unique sur l’évolution d’un village des Montagnes neuchâteloises.
Le film débute par l’annonce de la Mobilisation, le 2 septembre 1939, au lendemain de l’invasion allemande de la Pologne. L’annonce est ici reconstituée et interprétée par ses protagonistes mêmes ; en cela, elle contraste avec la chronique faite de prises de vue réalisées sur le vif. Les personnes présentes dans le bureau communal ainsi que les tambours donnant l’alarme et l’homme posant l’avis de Mobilisation ont été identifiés par des Ponliers dans le cadre de l’émission la Télévision suisse romande «Avis aux amateurs», dont deux numéros furent consacrés à Frédy Landry, en 1990, sous le titre de «Un magicien aux Ponts» ; plusieurs autres images du film sont richement commentées dans « Un magicien aux Ponts ».
L’affectation militaire de Frédy Landry explique la variété de ses images: il était chauffeur de compagnie du capitaine De Perrot.
« Souvenirs de mobilisation » représente un témoignage vivant et riche sur une période où plus de quatre cent mille soldats furent mobilisés, sans savoir pour combien de temps, ni si la Suisse serait occupée. Cette période est généralement perçue par le truchement d’images officielles alors soumises à la censure militaire. Echappant à ce contrôle parce qu’ils restaient dans le domaine privé, les films de cinéastes amateurs neuchâtelois tels que Frédy Landry, Willy Guyot ou Jacques Berheim permettent de découvrir des facettes inattendues de la vie quotidienne de l’époque.
Joseph, Aude, Neuchâtel, un canton en images : Filmographie tome 1 (1900 – 1950), Hauterive : Gilles Attinger, 2008, pp. 171-172.
Bibliothèque de la Ville de la Chaux-de-Fonds, Filmographie neuchâteloise en ligne.
Cosandey, Roland, Fragments pour une histoire du cinéma amateur en Suisse, Lausanne : Association pour le patrimoine naturel et culturel du canton de Vaud, 2005, pp. 4, 7 et 8.
Zaslawsky, Sandrine, avec la collab. de Humair, Jacques-André, Béguelin, Sylvie et Rodeschini, Christine, Répertoire des fonds archivistiques de la Bibliothèque de la Ville de La Chaux-de-Fonds : pour une utilisation des sources écrites, iconographiques et audiovisuelles, La Chaux-de-Fonds : Bibliothèque de la Ville, 2007, pp. 96-97.
Archives de la RTS, « Avis aux amateurs ».